Le temps de l’impunité est révolu…le temps des souffrances est venu
Éditions Belfond – 528 pages

Karine Giebel, une auteure que j’aime particulièrement et dont j’ai lu pratiquement tous les écrits qui pour la plupart ont été des claques monumentales et des bouffées d’émotions à n’en plus finir. Autant vous dire que chaque nouvelle parution est une attente pour moi et pour bon nombre de lecteurs. Elle revient avec « De force », son dernier roman paru chez les Éditions Belfond.
C’est quoi l’histoire ?
Maud, une jeune femme de 20 ans fait son jogging avec son chien Charly quant au détour d’un raccourci, elle tombe nez à nez avec un homme. Celui-ci, qui semble la connaître et savoir tout d’elle, l’attaque sauvagement et tente de la violer. Elle n’y échappera que grâce à l’intervention in extremis de Luc Garnier, jeune homme de 28 ans, qui passait par là et qui alerté par les cris de la jeune femme femme, vole à son secours. Maud n’est pas n’importe quelle jeune femme. Elle est la fille du professeur Armand Reynier, un imminent chirurgien qui dirige la clinique de L’ Espérance à Nice, homme puissant, riche au caractère autoritaire. Quelques jours plus tard, le père de famille reçoit un effrayant message et sentant que la menace est encore bien réelle, décide d’engager le sauveur de sa fille, Luc, qui s’avère en plus être garde du corps, pour protéger les siens. Le jeune homme prend donc ses quartiers dans la villa des Reynier, et va rapidement s’apercevoir que dans cette famille tout n’est pas très clair et que derrière chaque membre semble se cacher un certain nombre de secrets. Plus les jours avancent et plus la menace se précise. S’il veut réussir sa mission, Luc va devoir rapidement répondre à certaines questions. Qui peut en vouloir à ce point à la famille Reynier et pourquoi ?
Mon avis…
J’ai ouvert la première page de De force et tout de suite, je me suis laissé happer. Un prologue énigmatique, un premier chapitre avec l’agression contre Maud qui donne le ton. Que c’est bon de retrouver la plume de Karine Giebel. Je me laisse glisser dans cette histoire, qui je le sens, va être savoureuse, et je ne me suis pas trompée.
Une des grandes forces de Karine Giebel réside incontestablement dans le fait de délivrer à chaque fois des histoires différentes (je me demande toujours à quelle « sauce » je vais être mangé) mais toujours avec son style, bien à elle, percutant et qui ne peut laisser personne indifférent. De force ne fait pas exception à la règle…Ici, point de rebondissement en série, mais une histoire sombre où la tension est omniprésente et qui tel un étau m’a compressé, de plus en fort en plus fort. Spectatrice de la menace qui plane sur les Reynier et des tortures psychologiques qui leur sont infligés, j’ai souvent senti ce petit goût amer et qui rend votre salive difficile à avaler. Ce petit goût particulier de la peur….Et quand je dis tortures psychologiques, je n’exagère pas. Imaginez-vous avoir une épée de damoclès au-dessus de votre tête et de celle de votre famille, avec une personne qui vous en veut À MORT, et qui à grand coup d’agressions, de provocations, de menaces, ne vous laissent plus aucune seconde de répit. Alors oui, cela donne des sueurs froides, des nuits cauchemardesques, une tension permanente, une peur qui vous habite, un sentiment horrible d’impuissance…et c’est exactement ce genre d’émotions que m’a procuré De force. Karine Giebel s’est enroulée autour de moi et a resserré son étreinte, rendant ainsi son livre impossible à lâcher.
Une autre grande force de Karine Giebel réside également dans l’intensité mise pour dépeindre ses personnages. Là encore, on retrouve cette marque de fabrique. Peu nombreux, ils sont travaillés avec précision, leurs âmes disséquées sous toutes les coutures. Jamais tout blanc ou tout noir, les personnages de Karine Giebel ne sont jamais « creux » et révèlent souvent un côté sombre et une part obscure. Mais même si certains ne nous paraissent pas très « fréquentables », on s’attache quand même à eux et Karine Giebel arrive nous faire ressentir de l’empathie. Et c’est exactement ce que j’ai retrouvé dans De Force. La descente aux enfers du professeur Reynier, cet homme au caractère pourtant autoritaire, taciturne, qui aime le pouvoir, qu’on l’admire et qui croit pouvoir tout acheter avec son fric quitte à écraser les gens sur son passage, m’a beaucoup touché. J’ai ressenti beaucoup d’empathie pour lui. Arrivé dans cette famille, j’ai senti que tous n’étaient pas très clairs. Les relations entre chacun sont étranges, voire malsaines. On doute, on s’interroge et Karine Giebel entretient parfaitement ce sentiment de suspicions jusqu’à la fin.
Une fin qui m’a, d’ailleurs, surprise et qui d’un coup accélère le rythme, qui a pu par moments semblait lent pour certains mais qui m’a, moi, nullement gêné. Au contraire, je pense que pour pouvoir apporter ce fort côté psychologique, Karine Giebel, se devait de prendre son temps pour véritablement poser son histoire et « creuser » ses personnages de la sorte. Puis malgré ce faux rythme par moments, qui monte finalement crescendo, j’ai trouvé la construction du roman très bien réussie. Des chapitres courts, parfois seulement des paragraphes et ces deux mots : De force, répétés à différents endroits du récit qui donnent de l’impact et une résonance particulière. Oui, pour moi c’est vraiment une belle réussite !!
En conclusion, De force a été un excellent moment de lecture. J’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver la plume de Karine Giebel dans ce nouveau roman qui entre dans le rang de mes favoris de l’auteure.
Je ne peux bien évidemment que vous conseiller de découvrir « De Force » et je vous le garantis, votre lecture ne se fera pas de force…mais pour votre plus grand plaisir 😉
♥♥♥♥♥
4EME DE COUVERTURE
Elle ne m’aimait pas. Pourtant, je suis là aujourd’hui. Debout face au cercueil premier prix sur lequel j’ai posé une couronne de fleurs commandée sur internet. Car moi, j’ai voulu l’aimer. De toutes mes forces. De force. Mais on n’aime pas ainsi. Que m’a-t-elle donné ? Un prénom, un toit et deux repas par jour. Je ne garderai rien, c’est décidé. A part le livret de famille qui me rappelle que j’ai vu le jour un 15 mai. De mère indigne. Et de père inconnu. Lorsque j’arrive devant la porte de mon ancienne chambre, ma main hésite à tourner la poignée. Je respire longuement avant d’entrer. En allumant la lumière, je reste bouche bée. Pièce vide, tout a disparu. Il ne reste qu’un tabouret au centre de la pièce. J’essuie mes larmes, je m’approche. Sur le tabouret, une enveloppe. Sur l’enveloppe, mon prénom écrit en lettres capitales. Deux feuilles. Écrites il y a trois mois. Son testament, ses dernières volontés. Je voulais savoir. Maintenant, je sais. Et ma douleur n’a plus aucune limite. La haine. Voilà l’héritage qu’elle me laisse.
Un petit extrait
Faire comme si tout allait bien.
Comme si cette soirée était identique à tant d’autres. Un père de famille qui rentre chez lui, dîne en compagnie de ses proches dans un décor idyllique. Faire comme s’il ne marchait pas sur un fil ténu, au-dessus d’un abîme dont il ne peut même pas voir le fond.
Faire comme si..
tu as toujours les mots qu’ il faut pour donner envie. Belle critique
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Merci Eric 😉
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En lecture 😉
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Ahhhh 😊 j’ai adoré impatiente d’avoir ton retour 😉
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Moitié dévoré 😉 💕💕
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Elle est top ta chronique, elle donne tres tres envie de se plonger dans ce livre 😊
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Wow merci beaucoup David ça me fait très plaisir ☺️ Oui je te conseille de te plonger dedans du très bon Giebel
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De rien, c’est mérité 😊
Ce sera fait très vite 😉
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☺️
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une belle chronique qui met joliment ce livre en avant !
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Merci Yvan 😊
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