Interview – Entretien avec Olivier NOREK

olivier norek
Olivier Norek

Bonjour Olivier, tout d’abord je vous remercie d’avoir répondu favorablement à ma demande d’interview. Pour cette toute première expérience sur le tout jeune blog Polars & Compagnie, c’est pour moi un véritable honneur de partager ce moment avec vous qui figurez parmi mes auteurs favoris. Bon, j’arrête là le cirage de pompes;-) ….mais c’est sincère, allez rentrons dans le vif du sujet.

Vous avez à votre actif deux romans (Code 93 et Territoires) qui ont rencontré un vif succès auprès des lecteurs et le troisième, Surtensions, arrive très prochainement en librairie (sortie prévue le 31 Mars 2016).

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’écrire ? Est-ce arrivé dans votre jeunesse ou bien plus tard ? À quel moment avez-vous senti que c’était le bon moment pour vous lancer ?

Je n’avais jamais réellement pensé à écrire… d’ailleurs, mon prof de français me l’avait  bien déconseillé et mon 5 au Bac en dissertation avait confirmé l’idée qu’il fallait que j’oublie la plume… et pourtant, 20 ans plus tard, me voilà à pondre des 500 pages d’intrigue… Ne me demandez pas comment, c’est un déclic, une envie, un besoin… Je ne sais toujours pas si on écrit parce que l’on sait le faire ou parce que l’on a une histoire à raconter… pour ma part, c’est d’abord l’envie de faire découvrir un métier, celui de flic, et les travers d’une société qu’on laisse couler, doucement… en tapant toujours sur les mêmes, quand tout autour, des milliards s’évadent avec l’autorisation des puissants…

Comment trouvez-vous l’inspiration ? Racontez-nous en quelques mots votre manière d’écrire. En silence ou en musique ? Et si oui, lesquelles ? Des endroits préférés ?

J’écris le mieux à mon bureau, dans un silence monacal, avec du café et des clopes. Rien de glamour en somme… Jamais de musique… la musique raconte déjà une histoire et j’ai tendance à l’écouter et à m’y adapter… mauvaise idée… et pour l’inspiration… 15 années de terrain entre Paris et le 93 me permettent d’avoir une source intarissable d’histoires, dramatiques, révoltantes, parfois sublimes mais toujours humaines.

Vos intrigues se passent dans le 93, lieu où vous avez longtemps exercé votre profession de lieutenant . Pourquoi avoir choisi ce département en particulier ? Est-ce pour transmettre à vos lecteurs la réalité de votre vécu ?

Pourquoi le 93 ? Parce que je connais le sujet. Parce que c’est un département laboratoire, un endroit où le meilleur comme le pire se côtoient… Pas facile de commencer un premier roman comme Code 93 sans garde fou. Le fait de parler d’un endroit et d’un métier que l’on maîtrise permet de se sentir moins perdu. Alors on pourrait dire que c’est d’abord une facilité…

 Vos romans mettent en situation le Capitaine Coste, personnage très attachant et avec une répartie qui, personnellement me fait bien marrer. Est-ce que le capitaine Coste ressemble un peu au lieutenant Norek ? Et si oui, en quoi ?

Ma réponse va être sensiblement la même. Je devais créer un héros et son équipe. J’ai donc décidé de donner à tous mes personnages un peu de moi… une sorte de clonage raté ou chacun a seulement une partie de mes gènes. Mais vous avez raison, celui qui me ressemble le plus est Coste. En mieux, évidemment…

 Le capitaine Coste forme le groupe Crime 1 avec une équipe que l’on ressent très soudée, un peu comme une bande de potes. J’imagine que la dureté de ce métier et être confronté au quotidien à de telles atrocités renforce les liens. Qu’en est-il en réalité ?

On parle souvent à tort de famille quand on aborde le sujet des flics. Ce n’est pas toujours le cas. Loin de là. Pourtant, tout au long de ma carrière, j’ai eu la chance inouïe de tomber sur de belles personnes, majoritairement… Nous avons eu peur ensemble, nous avons réussi ensemble, nous avons échoué ensemble, nous avons été émus et écœurés, mais toujours ensemble. Alors, sans en faire trop, l’équipe est à mon sens la seconde plus belle chose que nous apporte le métier. La première est bien sûr de mettre de belles ordures au placard… même si à mon sens, la prison, dans son fonctionnement actuel, est un échec…

 Votre dernier roman, Surtensions qui je le rappelle, arrive en librairie le 31 mars, est la clôture de la trilogie Coste. Il y a un fort côté émotionnel dans ce roman. Est-ce difficile de se séparer (je l’espère pour un temps ) de ses personnages ? Qu’avez-vous ressenti au moment du point final lors de son écriture ?

On ne se sépare pas des personnages. On sait qu’ils vont exister à chaque nouveau lecteur. Et quand le mot fin de la trilogie arrive, alors on laisse une petite porte de sortie qui avoue que l’on refuse le divorce… Pour la fin de ce troisième épisode, je me suis refusé à laisser partir cette équipe… et je leur ai confectionné une possibilité de résurrection.

Dans vos intrigues les animaux, notamment les chats, occupent une place disons, relativement importante. Ma question est, avez-vous vécu dans votre passé une expérience (un coup de griffe peut-être ) qui fait qu’aujourd’hui vous réclamez vengeance;-) ?

Je n’ai eu que de belles aventures avec les animaux. Chiens, chats, tortues, hamster, gerbilles… je n’ai aucun problème avec eux… Juste peut être les chats dont je ne comprends pas réellement la raison d’être sur notre planète… mais leur potentiel empathique est énorme et dès qu’on en touche un, c’est pire qu’une autopsie de nourrisson… Si vous saviez le nombre de messages révoltés que j’ai reçu après l’histoire de monsieur Chat dans Territoires ! Je ne vais donc pas me priver d’en maltraiter un à chacun de mes romans. C’est décidé.

 Quelques petites questions pour mieux vous connaître :
– votre lecture du moment ?     Le loup peint de Jacques Saussey…

– le meilleur livre que vous ayez lu ?  Le meilleur livre ??? Question impossible… Alors je vous propose, « La patience des buffles sous la pluie » de Thomas, « Les Racines du Mal » de Dantec et un petit « Le monde selon Garp » de Irving.

– pour vos vacances, plutôt mer ou montagne ?  Montagne… je suis pudique et j’aime pas le sable…

– une qualité ? Un défaut ?   Une qualité : j’ose, même si je risque de me planter.
Un défaut : un peu trop solitaire, un peu trop ours. Sur une semaine, j’ai besoin d’au moins 5 jours avec moi même, voyez le niveau de sociabilité…

– votre plat préféré ? Et à l’inverse celui qu’on vous fera jamais manger ?   Mon plat préféré : n’importe quoi qui sort  des cuisines de ma mère… l’important ce n’est pas ce qu’on déguste mais avec qui on a la chance de le faire. Je préfère donc un steak semelle frite molle avec des amis qu’un homard bleu avec un crétin.
Pour le reste, je suis un croisement entre le sud ouest et la Pologne, autant vous dire que je mange absolument de tout !

 Je vous laisse le mot de la fin Olivier et je vous souhaite, mais je n’ai là dessus aucun doute, beaucoup de succès à l’occasion de la sortie de Surtensions.

Il y a autant de diversité dans le polar que sur un nuancier de couleurs de peintures… Alors, si vous aimez vous faire peur… foncez et foncez français : Barbara Abel, Claire Favan, Jacques Saussey, Nicolas Lebel, Maud Mayeras… les yeux fermés… le cœur en accéléré et la porte close à double tour.

Un grand merci à Olivier Norek pour s’être prêté au jeu des questions/réponses

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13 réflexions sur “Interview – Entretien avec Olivier NOREK

    1. Merci 😊 j’adore l’auteur aussi 1 de mes gros coup de 💜 et ses personnages idem ils font partie de mes préférés. Pour la 1ère interview sur le blog j’étais super contente que ce soit avec lui. Je l’ai rencontré il y a peu à une dédicace à Bordeaux, c’était top. La conférence était super intéressante et l’homme est très humble et très rigolo. La classe !

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  1. Bravo Lilie et Oliver pour ce très bel échange qui nous permet de mieux connaître l’auteur mais également l’homme 😉 ! Bon, à part le coup des chats, ça va, Olivier semble quelqu’un « d’humain », touchant par son caractère, un mélange de force et de sensibilité que l’on ressent dans ses romans. Vivement que je découvre le dernier petit bébé 🙂

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    1. Merci ma petite Dorie 😊 Oui j’ai essayé d’accès l’interview plus sur l’auteur en lui même que sur ses livres après c’était une première pour moi 😁Tout à fait et on le ressent aussi à travers ses mots sur l’interview il pense à ses potes polardeux classe 😉

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